Ah ces chers nombrils !

Tout d’abord… J’ADORE les Nombrils ! Fan depuis le tome 1, j’ai toujours eu l’impression de grandir avec cette série. Les thèmes abordés ne sont ni plus ni moins que ceux de la vie courante d’une adolescente. Aujourd’hui la série a muri et ça tombe bien moi aussi. La fin d’un album est d’ailleurs toujours amère pour moi. Elle signale qu’il est temps  de dire « au revoir » aux héros et de reposer sagement son album jusqu’au prochain.

 

Mais pour l’heure, ce sont des retrouvailles !

 

Jenny est belle, Vicky est peste, Karine est naïve. Les premières ont les hommes à leurs pieds, la dernière… s’en sort pas si mal non plus en fait. Les nombrils, ce sont elles et la série tourne autour de leur amitié et de leurs histoires d’amour. Au fond je me suis toujours un peu identifiée à Karine… la couleur de cheveux sans doute.

 

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Nos petites chipies préférées sont donc de retour dans un tome 6 intitulé «  Un été trop mortel », aux éditions Dupuis. Et mortel je vous l’assure il le sera. Au programme, de l’amitié, du sable fin, des camps d’été… ainsi qu’un tueur en série lâché dans la ville et lancé aux trousses de Vicky ! Rien que ça. Une ambiance à laquelle le duo Delaf et Dubuc ne nous avait pas habitués mais qui vient rafraîchir agréablement le ton de la série.

 

L’assassin habite t-il au 21 ?

 

Si la note polar est bien présente dans l’album, elle s’efface toutefois devant le ton humoristique caractéristique de la série et, pour notre plus grand bonheur (en tous cas le mien), l’évolution des personnages. On notera tout particulièrement les changements opérés par la vénéneuse Vicky qui perd peu à peu de ses épines. Je détestais (ou adorais détester) l’ancienne Vicky. J’adore la nouvelle Vicky. Son personnage gagne en profondeur si bien que l’héroïne de l’album, c’est bel et bien elle.

Je regrette toutefois (ou pas sinon l’album eût été bien plus court) l’incompétence de la police québecoise qui provoque à mon sens parfois quelques incohérences scénaristiques. Sincèrement ? Même Scoubidou dispose de meilleurs talents d’investigation. Le dénouement un peu abrupte et surtout le mobile de l’assassin, dont la personnalité est assez peu mise en avant au cours de l’album, mériterait du coup quelques plus amples développements (peut être abordés un jour au cours de spin off, qui sait ? Croisons les doigts). Oui je sais, 46 planches c’est TRES court… Mais du coup il en faut plus !!! (Appel du pied pour plus de Nombrils… Marche pas ? Vous avais-je déjà dit que je m’appelais Crani Cahuzac ? Marche pas non plus ?).

 

« Bon Dieu ! Mais c’est… Bien sûr ! »

 

La partie polar reste malgré cela intéressante et bien distillée tout au fil de l’album afin de ne pas trop teinter l’album couleur #000000 (noire pour les néophytes). On réduit cependant rapidement la liste des suspects… Ce qui n’a pas empêché les auteurs de bien m’enterrer après une chirurgie faciale à grand coups de pelle. Un conseil : ne vous attachez pas trop aux personnages. Dans les Games of nombrils, PERSONNE n’est irremplaçable.

Bon ok, je me doutais que le coupable n’était pas celui qu’on nous pointait du doigt en hurlant « Psychopaaaaaathe ! » mais j’ai cette fâcheuse tendance à TOUJOURS m’attacher aux personnages qui se révèlent être les pires pourritures de la terre. J’aurais donc dû voir venir cette fin… mais non…

 

Et le dessin dans tout ça ?

 

Le style graphique, relativement épuré, est toujours aussi efficace et souligne parfaitement l’aspect comique et caricatural de la série qui fait toujours mouche. On notera également l’évolution du trait, plus « mûr » et moins élastique, notamment vers la fin de l’album et l’ultime dénouement (encore une fois, c’est Vicky qui marquera le plus ce basculement vers l’âge adulte). Personnellement, et je ne suis pas la seule, c’est la force de ce trait qui m’a tout de suite accrochée. Un véritable coup de cœur pour un style finalement assez éloigné des séries que j’affectionne habituellement.

Côté romance, les surprises seront tout aussi nombreuses, entre triangle amoureux et amours complexées, Karine, Vicky et Jenny n’ont pas le temps de chômer. Pour ma part j’étais ravie de voir Dan s’envoler vers de nouveaux horizons. Ma haine pour ce personnage est inversement proportionnelle à l’affection que j’ai pu lui porter. Pour moi, en amour, pas de seconde chance : être manipulé n’est en rien une excuse pour être con.

 

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Ah tiens pendant qu’on en est aux personnages… Vinko il est bassiste ou guitariste au final ? Et droitier ou gaucher ? Comment s’appelle le rouquin ? Qu’a vécu Gary ? Quel est le QI de Jenny ? Qu’est-ce que j’ai mangé à midi déjà ?

Et surtout : comment les auteurs vont réussir à nous pondre une intrigue aussi haletante que celle-ci (oui j’aime bien mettre des petits coups de pression gratuitement. C’est bonus c’est cadeau) ?

Allez, je range ce tome 6 avec ses petits frères et vous souhaite à tous une agréable lecture.

nombril chronique