Un concert Goody goody

Le 2 avril 2015

FR : Une fois n’est pas coutume, cette chronique sera traduite en anglais (en tous cas à ce qui ressemble à de l’anglais).

EN : To read the english review, please go there -> The Freak Kitchen concert review

 

Ok donc là Crani elle a pété un plomb, voilà qu’elle fait la chronique d’un concert maintenant. Oui mais un Concert-dédicace mes petites sardines grillées.

On est le mercredi 11 mars 2015 et je regarde le mur de mon bureau… Le timbre monocorde de mon patron résonne sur les parois de mon crâne vide pendant que j’acquiesce niaisement : pas la moindre idée de ce qu’il raconte et je m’en fous ! Ce soir je vais voir Freak Kitchen… Avec Juanjo Guarnido en guest !!! Un de mes groupes préférés avec un de mes auteurs BD préférés ! Une meilleure combinaison est-elle seulement possible ??? C’est épique et puis c’est tout ! Mon cerveau en fait des petits pets mentaux de bonheur.

Concernant Juanjo Guarnido d’abord. Dessinateur d’origine espagnole, ayant œuvré sur Sorcelleries et Voyageur, on le connait surtout pour le génialissime Blacksad (Juan Diaz Canalez au scénario) qui est aujourd’hui un incontournable de la BD européenne. Mais ses premières amours sont l’animation et ce Monsieur sort tout simplement des studios Disney (ce qui se ressent énormément dans le clip Freak of the Week… Mais ça on y reviendra plus tard).

 

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En 3 minutes Guarnido fait une caricature, sa déclaration d’impôts et un café.

Guarnido fait partie de ces artistes que j’admire… Mais déteste en même temps. J’ai pris goût au dessin notamment grâce à lui, en voyant les œuvres magiques que lui et ses pairs étaient capables de créer. Je l’aime parce que ses dessins sont magnifiques, je le déteste parce que quand je vois la qualité des miens, je me dis que je ferais mieux de me mettre à la poterie… Toujours est-il qu’aujourd’hui, il est passé faire coucou à ses potes de Freak Kitchen et je ne vais pas m’en plaindre.

Je dois quand même être honnête… Avant de voir sur la page Facebook de Guarnido, que l’artiste, qui avait réalisé la pochette de leur dernier album, allait faire un clip pour Freak Kitchen, je ne connaissais pas le groupe. Pourtant j’adore le métal (surtout le pagan), le heavy et le hard rock mais curieusement je n’avais jamais vraiment entendu ce qu’ils faisaient.

 

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Il commence à y avoir beaucoup de « Freak » sur ce site. Mais bon, comme le Freak c’est chic…

 

Je me suis donc mise à les écouter quand le kickstarter pour le clip a été lancé. D’abord le dernier album (que j’ai adoré) puis tous les autres (que j’ai adorés). Et surprise ! Il y en a une que je connaissais très bien ! « Speak when spoken to ». J’avais entendu cette chanson dans un sampler quand j’avais 15 ans et j’avais tout de suite accroché. La chanson était drôle, rythmée… Et pour une ado c’était une image parfaite. Mais à cette époque je n’achetais pas de CD. Je m’étais contentée d’enregistrer la chanson sur mon baladeur K7 pour pouvoir l’écouter et la réécouter (C’est marrant comme en relisant ces lignes j’ai un peu l’impression d’être passée sous un 33 tonnes d’un coup…). Aujourd’hui je connais la plupart de leurs chansons par cœur !

Bon revenons-en d’ailleurs à notre plat du jour. Il est 18h et je m’enfuis du bureau en signalant avoir un « engagement » à Pigalle dans la soirée (ce n’est qu’aujourd’hui que je me rends compte que ces propos ont très certainement été mal interprétés). Plus le courage de faire semblant de bosser même si j’ai encore 1h à tuer avant le concert. Au moins ça m’aura laissé le temps de visiter Pigalle et d’y découvrir la richesse de ses offres (ce God tour Eiffel bleu ferait du meilleur effet dans notre salon…).

Dox me retrouve bientôt devant le Divan du Monde et on file faire la queue. Je ne tiens plus en place, j’ai tellement hâte de rentrer, de les voir. Peut-être de repartir avec un médiator ou une baguette (non ça ne sert à rien, oui je sais pertinemment que je vais le/la perdre mais m’en fous je les veux !) ou un croquis ! Je sautille sur place.

Enfin on rentre. On est au milieu de la salle et la première partie commence. Centimètre par centimètre, usant de mes fantastiques pouvoirs de poulpe, je me glisse entre les fans pour m’approcher toujours plus près de la scène. Avant que Freak Kitchen ne commence, plusieurs mètres me séparent déjà de Doxin qui a abandonné l’idée de me suivre et s’est accoudé au bar. Moi par contre je suis à moins de 2 mètres de la scène !

 

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Soyons clairs, si un jour Doxin me regarde comme ça, je ne serai plus jamais capable de dormir…

 

Puis Freak of the weak se met à rugir. Le clip est projeté sur scène et… B**** de M**** les voilà !!! Ah je suis extrêmement bien placée ! Il n’y a plus que deux photographes devant moi. C’est Christer, le bassiste au look de biker, qui est en face de nous. IA, le guitariste et leader est de l’autre côté de la scène. Björn s’est lui retranché derrière sa batterie dont l’une des cymbales est explosée. On ne voit plus dépasser que sa tête et ses longs cheveux de… de… Raaaah pourquoi ce mec a des cheveux de princesse et moi des queues de rat ??? En face de moi Christer fait son show et pose volontiers pour les photos avec une bonne tête de vilain. Mais bon comme je suis une gourde, je loupe la photo à chaque fois… Ou alors ce mec est naturellement flou… C’est pourtant pas faute de mitrailler…

 

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Bouahahahahah ! (Oui c’est la seule légende qui m’est venue)

 

De l’autre côté IA s’amuse avec le public et s’emmêle dans ses câbles, le running gag de la soirée. Il discute entre deux morceaux. L’ambiance sur scène comme dans la salle est déchainée, les tubes s’enchainent ! Propaganda pie, Sloppy, God saves the spleen, Nobody’s laughing, Private property… (J’aurais bien aimé entendre Mathematics of Defeat ou Hip hip hip Hooray mais tant pis, la setlist était déjà riche et piochait dans un peu tous les albums donc…). J’ai définitivement activé le mode « fan » et je vois Dox du coin de l’œil se préparer à pratiquer un exorcisme. Je saute, chante (comme je peux) et continue de m’approcher (au final les gens s’écartent volontiers quand leur piétinez frénétiquement et à plusieurs reprises les pieds). Je suis également quasiment certaine d’avoir réussi à tuer quelqu’un avec les délicates effluves d’aisselles que j’ai renvoyées ce soir-là…

 

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Les trois musiciens sont sur la photo ! Oui les TROIS !!! Me cassez pas mon truc…

 

Le concert est tout simplement épique : le son est bon, les artistes s’éclatent manifestement sur scène, le public exulte. Quand vient l’heure de jouer Freak of the Week, Juanjo Guarnido entre sur scène (« Juanjo je t’aime » gueule une tarée dans le public… Bon ok la tarée c’est moi… Je ne pensais pas qu’on m’entendrait si bien cela dit…). Il va dessiner en live nos 3 artistes pendant les 3 chansons qui vont suivre. A la quatrième IA lui remet sa guitare et ils entament tous les 4 ensemble Goody goody. Ce final est épique !

 

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Quand je vous le disais que j’étais près…

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Super près je vous dis !

 

A ce moment-là j’atteins enfin la scène. Je suis tellement près que je n’arrive plus à prendre de photos, les artistes dépassant TOUJOURS du cadre. Björn s’approche du public pour donner ses baguettes. Je ne le calcule même pas à ce moment-là… Trop occupée à regarder ses pieds. Je sais bien que ce n’est pas SI inhabituel pour un batteur de jouer pieds nus mais moi ca m’épate. Quand je relève la tête, les baguettes viennent de me passer sous le nez… Littéralement… Non mais c’est pas comme si je les avais visées depuis le départ… Con de moi…

 

J’ai un don pour les photos…

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… Quand je mitraille j’ai droit à Mattias agite des trucs qui pendouillent…

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… Christer qui prie un dieu nordique (à vue de nez certainement Thor ou Byggvir… oui sans doute Byggvir…)

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… et Bjorn boit de l’eau… Un don je vous dis…

 

Arrivent les rappels qui se concluent sur Murder groupie. Salve d’applaudissement et hurlements. Le concert est fini. C’est un peu triste que je les vois partir. Je m’accoude à la scène attendant que Dox me rejoigne. On regarde la salle se vider tranquillement en discutant. Je n’aurais rien réussi à attraper au final… Comme d’habitude… Mais Dox, très calmement me fait remarquer « ce serait pas Guarnido au stand là-bas ». Je me redresse d’un coup et le plante là. Oui c’est Guarnido ! Il dédicace le livre making of du clip ! Je fonce l’acheter et me mets dans la queue de la dédicace. Mais… Attendez une seconde ! Björn et Christer viennent aussi se mêler au public ! Et Mattias les rejoint ensuite ! Ils prennent le temps de discuter et plaisanter avec tout le monde ! J’ai même droit à des câlins et des photos ! Tout le monde a pris le temps de dédicacer mon livre et de m’y faire un petit dessin.

 

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 Et un lot de dédicaces ! Un autoportrait de Christer, un autoportrait (?) de Mattias, une batterie par Bjorn (OUI C’EST UNE BATTERIE C’EST LUI QUI L’A DIT ALORS C’EST UNE BATTERIE ! Foutez moi la paix…) et un beau dessin de Guarnido !

Je suis aux anges, je leur pose à chacun les questions que 1 000 personnes ont déjà dû leur poser mais ils répondent volontiers avec de grands sourires. Cela fait tellement plaisir de les voir si accessibles et si proches de leur public. Je traine, je ne veux pas partir mais les videurs ne sont pas de cet avis. Avec le reste du public on doit maintenant sortir. Dox se moque de mon comportement de groupie (par jalousie très certainement… Oui je pratique l’auto persuasion et alors ?) mais doit bien reconnaitre qu’il a lui aussi trouvé la soirée fantastique. De toutes façons je n’entends plus vraiment ce qu’il me dit, j’ai fait tout le concert à côté des amplis et sans bouchons…

 

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Vivement le prochain concert !